Existe-il des alternatives sérieuses à la sortie du glyphosate ?

Existe-il des alternatives sérieuses à la sortie du glyphosate ?

Pas un jour ne passe sans que le sujet de la sortie du glyphosate ne fasse débat. Que l’on soit pour ou contre, force est de constater que si nos modèles agricoles doivent aujourd’hui être repensés dans des perspectives plus durables, nous ne pouvons par ailleurs pas encore totalement nous passer des produits phytosanitaires. Cependant des solutions existent pour passer d’une agriculture dépendante des produits phytosanitaires à des modèles qui maintiennent voire améliorent les rendements en utilisant des techniques agronomiques qui réduisent aux maximum l’utilisation de la chimie. Tour d’horizon des pistes sérieuses qui méritent de l’intérêt.

De l’interdiction politique à l’engouement sociétal : ce que nous dit l’interdiction du glyphosate

En avril 2018, le gouvernement vote un plan d’action global visant à rendre nos systèmes agricoles moins dépendants des produits phytosanitaires. L’objectif est de réduire de 25% leur utilisation pour 2020, et de 50% pour 2025. Un an après cette décision, où en est-on ? Ces objectifs sont-ils atteignables ?
L’émulation est toute particulière autour du glyphosate, stigmatisée par la passion et le manque de rationalité du débat autour des produits phytosanitaires.
Côté sociétal, la volonté des citoyens de consommer des produits issus de systèmes de production plus durables est légitime, tant économiquement que d’un point de vue environnemental et sociétal.
Face à cela, et même si le gouvernement ne souhaite pas laisser les agriculteurs dans une impasse, nous pouvons déplorer un manque de pragmatisme dans cette interdiction du glyphosate, du moins en terme de temporalité.
Ce que souligne avant tout cette interdiction annoncée du glyphosate, c’est la nécessité de modifier nos systèmes de production, portée par une préoccupation sociétale quant à l’utilisation de la chimie et le fonctionnement de nos modèles agricoles durant ces 60 dernières années. Les pratiques des agriculteurs doivent évoluer afin d’être moins dépendantes d’herbicides comme le glyphosate, et plus largement des produits phytosanitaires.

Qualité et rendement : doit-on vraiment choisir ? 

Il ne s’agit pas d’entrer dans le débat c’est dangereux / ce n’est pas dangereux, mais bien de rester focalisé sur l’essentiel : produire des cultures avec des hauts niveaux de rendements, et de hautes qualités sanitaires et nutritionnelles. L’objectif n’est pas de se couper de la chimie au détriment du rendement, mais d’optimiser des pratiques culturales naturelles.

C’est cette vision que je porte à travers Novalis Terra, en boostant le développement de solutions alternatives sérieuses qui s’offrent à nous.

Le glyphosate n’est qu’un outil

Alors comment, dans une échelle de temps aussi courte, adapter nos systèmes de production à un changement complet de paradigme ?

D’abord, il faut avoir à l’esprit que le glyphosate est un outil, et non une finalité. Pourtant nous sommes dépendants de cet outil. Par pragmatisme, mais aussi par l’état actuel des connaissances et des recherches, les solutions de remplacement existantes ne sont pas toujours suffisantes.

Depuis des années, les agriculteurs mettent en place des pratiques pour limiter l’utilisation du glyphosate, réduire les doses, appliquer le produit de manière localisée ; les conditions d’application strictes n’ont rien à voir avec ce qui peut être fait dans le reste du monde, des protocoles sont mis en place. D’autres solutions en cours de développement permettront d’aller plus loin dans la réduction des produits phytosanitaires, voire même de sortir du tout chimique.

Vers une Agriculture de Conservation des Sols

Le travail des cultures est souvent associé, dans l’imaginaire collectif, au labour. Cependant à l’échelle de plusieurs générations ces méthodes ne sont pas durables. En effet, le travail des sols libère du dioxyde de carbone (CO²) en consommant la matière organique. Ce processus libère des éléments fertilisants favorables pour les cultures à court terme mais diminue la fertilité des sols à moyen terme. L’érosion des sols est une des premières causes mondiales du recul des rendements.

L’Agriculture de Conservation des Sols permet de ne plus rompre l’équilibre naturel dans les sols. En mettant en place une couverture permanente, des rotations plus diversifiées, un arrêt du travail, le tout combiné a des pratiques agronomiques respectueuses, les sols peuvent se régénérer, gagner en fertilité, pour une exploitation durable à long terme y compris sur des systèmes de grandes cultures.

Cependant certaines espèces d’adventices sont compliquées à maîtriser par ces moyens. Le principal problème rencontré étant la gestion des graminées avant l’implantation des céréales.

Alors comment concurrencer ces adventices en limitant le recours à la chimie ? Différentes pistes existent :

  • La non perturbation du sol lors du semis permet d’éviter la mise en condition de levée d’adventices.
  • L’implantation de couverts denses pour couvrir le sol au plus vite et étouffer les adventices. Certaines espèces allélopathiques comme le sarrasin, l’avoine ou la luzerne ont également la propriété de libérer des molécules qui vont inhiber la germination de certaines adventices.
  • Les rotations culturales pour casser les cycles des adventices.
  • Et bien d’autres méthodes en développement : paillages, récolte de menue paille, semis sous couvert permanent…

Ces différentes techniques permettent une meilleure gestion du salissement des parcelles et présentent l’avantage de ne pas perturber les sols, en les inscrivant dans des systèmes durables.

Cependant il demeure certains cas dans lesquels le glyphosate reste nécessaire. La faisabilité du plan gouvernemental sur la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires dans les 3 ans semble utopique quand on mesure l’ampleur du challenge demandé. Sans volonté active des agriculteurs, soutenus par le gouvernement, d’aller expérimenter d’autres solutions, cela semble même impossible.

Que vous soyez agriculteur, groupe d’agriculteurs, CETA ou toute autre organisation agricole, Novalis Terra vous accompagne dans l’expérimentation de ces différentes solutions, afin d’aller plus loin dans la maîtrise des salissements, en limitant le recours au glyphosate, et plus largement aux produits phytosanitaires. Il s’agit de mettre à profit tous les moyens dont vous disposez, de vous inscrire dans une démarche proactive et positive pour vous offrir des alternatives viables et sérieuses, et ainsi relever ce tournant sociétal.

Novalis Terra, l’INRA et l’APAD testent ensemble la gestion de l’enherbement en Agriculture de Conservation des Sols

Novalis Terra, l’INRA et l’APAD testent ensemble la gestion de l’enherbement en Agriculture de Conservation des Sols

Novalis Terra, l’INRA et l’APAD ont décidé de mener conjointement un projet visant à évaluer et à tester en conditions pédoclimatiques réelles des solutions pour réduire, voire supprimer, l’usage du glyphosate. Ce projet se traduit par la mise en place des plateformes d’essais pour évaluer la gestion de l’enherbement en Agriculture de Conservation des Sols.

En mai 2018, j’intervenais dans le cadre des Journées Techniques de l’APAD pour présenter les conclusions d’une initiative commune menée avec l’INRA, visant à identifier les différents leviers qui permettraient de réduire l’utilisation du glyphosate en agriculture.

Après avoir identifié ces leviers, il nous semblait indispensable de tester leur potentiel dans un contexte pédoclimatique réel. Entre août et octobre 2018 nous mettons alors en place 7 blocks d’essais dans la région sud de Beauvais.

Cette mise en conditions réelles vise à tester différentes solutions, tout en tenant compte des problématiques de salissement des sols :

  • L’exportation des menus paille afin de limiter la dissémination de graines d’adventices
  • L’implantation de mélanges de couverts issus de différentes entités afin de mesurer l’influence de la biomasse produite par ce couvert sur la gestion du salissement des sols
  • L’influence des dates de semis du blé sur la gestion de l’enherbement, avec des semis extrêmement précoces début août
  • L’impact du choix variétal et de la densité du semi des blés sur la concurrence aux graminées et adventices, en testant notamment la faculté de différentes espèces du lutter contre le ray grass
  • L’approche systémique et l’impact des rotations de cultures sur la gestion du salissement

Des  mesures des adventices et une étude des repousses sont menées afin de suivre l’évolution et l’impact de ces différents itinéraires.

Et demain ?

Les conclusions de cette première phase seront présentées lors des Journées Techniques 2019 de l’APAD, les 22 et 23 mai, en direct de la plateforme d’essais. L’enjeu de ce colloque sera de présenter aux différents acteurs du monde agricole, agriculteurs, techniciens, distributeurs et politiques, les premières analyses pour ensuite déployer ce type d’action sur l’ensemble du territoire français, dans des conditions pédoclimatiques différentes.

Pour suivre ce projet de plus près je vous invite à visiter le site de l’APAD.

Rendez-vous les 22 et 23 mai 2019 aux Journées Techniques de l’APAD.

La disparition des insectes est très préoccupante

La disparition des insectes est très préoccupante

De nombreuses solutions existent pour se passer des insecticides. Des solutions qui ramènent non seulement de la biodiversité au cœur des champs mais qui permettent également de favoriser la rentabilité des exploitations. Entre techniques culturales et biosolutions, comment protéger la biodiversité et vos systèmes d’exploitation ?

En 30 ans près de 80% des insectes ailés ont disparu en Europe. Et même si les causes de cet effondrement ne sont pas encore clairement établies, il est certain que l’utilisation massive d’insecticides au sein des exploitations agricoles en est en partie responsable.

Plus que cela, le manque de biodiversité dans les milieux de vie naturels de ces insectes pose un problème plus large puisqu’il entraîne la disparition des oiseaux qui s’en nourrissent. De là, c’est tout un pan de la chaîne alimentaire qui se retrouve altérée.

L’association des cultures, leurrer plutôt que détruire

L’Agriculture de Conservation des Sols va permettre de construire des milieux de vie favorables aux insectes et êtres vivants, bénéfiques à vos exploitations agricoles et à leurs écosystèmes. Deux grandes techniques de conservation des sols peuvent alors être mises en place.

L’une de ces solutions repose sur l’association de culture. Cette technique va présenter l’avantage de leurrer les insectes nuisibles et limiter leurs impacts sur les cultures, plutôt que de détruire leurs environnements avec l’utilisation d’insecticides.

Nous connaissons aujourd’hui une multitude de techniques pour leurrer ces insectes et limiter l’usage d’insecticides. Par exemple, semer des céréales dans un couvert vivant et maintenir au maximum ce couvert offre une excellente régulation des populations de pucerons. On sait également que semer de l’avoine avant le maïs permet de limiter les impacts des taupins sur ces cultures. L’implantation de couverts associés aux cultures de colza joue également un grand rôle.

Une couverture permanente des sols pour recréer des habitats naturels favorables

L’autre grande technique utilisée va être la couverture permanente des sols. L’Agriculture de Conservation des Sols repose en grande partie sur la mise en place de sols couverts tout au long de l’année. Ces couverts permanents, associés à un non travail du sol, vont non seulement fournir un habitat naturel pour la faune présente dans ce milieu mais également lui constituer une source de nourriture permanente, et ainsi participer à la préservation de ces populations.

Pensez à tous ces agriculteurs qui travaillent aujourd’hui avec des apiculteurs. C’est une parfaite illustration de cette technique, gagnante pour tous. Les abeilles nourries toute l’année sont gorgées de pollen et sont ainsi plus résistantes l’hiver. La population de ces insectes remonte et les cultures présentes dans les champs peuvent ainsi en bénéficier.

Ramener de la biodiversité végétale, c’est ramener de la biodiversité au niveau du sol, des insectes et de la faune, tant sur la diversité d’espèces présentes que sur l’importante de la population.

Et si ces biosolutions sont nombreuses, cette forme d’agriculture reste néanmoins plus complexe à mettre en œuvre. Elle demande une gestion de paramètres parfois complexes, mais nécessaires à la préservation et la durabilité des sols.

Novalis Terra vous accompagne sur la mise en place de certaines de ses techniques de biocontrôle alternatives aux pesticides, et vous oriente vers celles qui seront les plus adaptées aux problèmatiques, conditions pédoclimatiques et rythmes des exploitations. A travers une expertise de conseil agronomique, l’enjeu est de réussir à optimiser cette biodiversité d’insectes pour vous aider à obtenir de meilleurs résultats dans vos champs.

Ces biosolutions sont une opportunité de devenir acteur de l’évolution des pratiques agricoles. Beaucoup restent à découvrir, nous ne sommes encore qu’aux prémices de cette nouvelle agriculture !

Vous souhaitez en savoir plus sur les auxiliaires de culture ? Alors je vous recommande :

Se former au semis direct : destination le Canada avec Agrilys Voyages

Se former au semis direct : destination le Canada avec Agrilys Voyages

Découvrez comment mettre en place du semis direct sur vos exploitations. Avec ce voyage d’étude, formez-vous aux techniques du semis direct et échangez avec des agriculteurs sur des problématiques concrètes. Novalis Terra, l’APAD et Agrilys vous accompagnent de la découverte de ces solutions à leur mise en place au sein de vos exploitations.

Du 18 au 27 juin j’aurai le plaisir d’accompagner un groupe d’agriculteurs pour un voyage de formation dans la province d’Ontario, au Canada. Nous irons à la rencontre d’agriculteurs fonctionnant en semis direct, de découvrir leurs pratiques, leurs innovations et leur fonctionnement. De quoi faire émerger de nouvelles idées et vous nourrir d’approches innovantes pour alimenter votre réflexion autour des semis directs.

Avec des problématiques qui leurs sont propres, des sols aux compositions hétérogènes et des conditions climatiques bien différentes de celles que l’on peut connaître en France, il s’agit de tirer le meilleur de ces pratiques pour pouvoir les adapter à vos cultures. L’enjeu de ce voyage est bien de s’imprégner de ces nouvelles techniques agronomiques pour être ensuite en capacité de les intégrer à nos contextes et aux sols de vos exploitations.

Acquérir de nouvelles connaissances pour faire progresser vos systèmes

En partant à la découverte d’un maximum de productions, vous pourrez croiser les approches et vous projeter dans la faisabilité de la mise en place de semis directs sur vos propres systèmes de productions, dans nos conditions pédoclimatiques. Nous irons entre autres à la rencontre de producteurs de pommes de terre, céréales – comme le soja, l’épeautre, le maïs – mais aussi des productions plus typiques comme le sirop d’érable bien sûr !

De manière plus large et plus transversale, nous irons explorer ensemble des approches et techniques complémentaires telles que la transition bio sous couverts végétaux, la rotation des cultures, la gestion des déchets, la conservation des sols et de l’eau, la gestion des eaux au champ… Ce voyage sera rythmé de visites techniques d’exploitations en semis direct et d’échanges sur des cas de reconversion en semis direct, des retours d’expérience. Sans oublier les instants plus touristiques.

Un voyage au plus près de vos besoins

Et pour vous proposer un voyage qui saura répondre à vos besoins, nous vous proposerons une demie journée d’échange en amont du voyage pour cibler vos objectifs et vos attentes sur chacune des visites prévues au programme.

Chacune de ces visites sera ensuite débriefée afin de mettre en perspective ensemble les enseignements retenus et les points clés à ressortir de chacune d’entre elles, et ainsi amorcer une possible application dans nos contextes pédoclimatiques.

Vous souhaitez vous aussi vous former au semis direct et participer à ce voyage ?

Toutes les informations sont à retrouver sur le site d’Agrilys ou auprès de votre contact Claire Barneron : claire@agrilys.fr

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