Comment implanter, fertiliser et désherber ses céréales d’automne en Agriculture de Conservation des Sols ?

Comment implanter, fertiliser et désherber ses céréales d’automne en Agriculture de Conservation des Sols ?

La gestion des couverts végétaux est déterminante en semis direct. Au-delà de limiter les risques d’adventices et de ravageurs, le semis direct sous couverts permet également de soutenir l’activité biologique des sols. Semer vos cultures de céréales d’automne en Agriculture de Conservation des Sols vous demandera néanmoins de revoir certaines de vos méthodes d’implantation, de fertilisation et de désherbage.

Le précédent conditionne fortement les itinéraires techniques

De manière générale, je déconseille les implantations de pailles sur pailles, notamment les blés sur blés. Toutefois, pour optimiser les chances de réussite sur ce type de précédents, il est indispensable que votre couvert atteigne un minimum de 3 tonnes de matière sèche par hectare ; sans cela, les risques sont importants et un passage en TCS est à envisager. Exporter les pailles permet d’assurer la qualité du semis, surtout avec un semoir à disque. L’interculture entre 2 pailles est courte ; ainsi, pour assurer une biomasse de couverts suffisante et casser les cycles, je vous conseille de vous diriger vers des implantations sous couverts permanents de trèfle, lotier ou luzerne. Ces couverts doivent être implantés en amont, idéalement avec un colza ou une céréale de printemps.

Pour les personnes en transition au semis direct, il est préférable de vous orienter vers des implantations de céréales derrière colza, lin ou protéagineux, permettant des semis précoces, avec moins de problèmes de gestion des résidus de culture.

Pour les précédents maïs grain, veillez à récolter le maïs haut pour limiter les résidus au sol et sécuriser le semis. La gestion des cannes est importante pour limiter les risques des fusarioses et permettre aux rapaces de chasser les campagnols. Un broyage des cannes de maïs post-semis est idéal. À défaut, vous pouvez également les rabattre au sol par un roulage au printemps en condition ressuyée.

Avancer d’une semaine vos semis de céréales

Ne pas travailler les sols réduit la libération d’azote par minéralisation. Le développement des céréales à l’automne est donc généralement plus lent. Pour palier cela, il vous faudra avancer vos dates de semis par rapport à des semis classiques.

Néanmoins si vous rencontrez des problématiques de désherbage graminées, les semis doivent être retardés. Il faudra par conséquent densifier vos semis et éventuellement compenser le manque de minéralisation par une fertilisation adaptée.

Majorer la densité de ses semis pour limiter le salissement des parcelles

La densité du semis peut être un levier extrêmement intéressant dans la bonne gestion du désherbage. Doubler les densités sur des zones à problématiques graminées connues permettra une couverture plus rapide et une concurrence plus importante, limitant ainsi le salissement des parcelles.

De manière générale, les densités de semis doivent être majorées en Agriculture de Conservation des Sols. Rappelez-vous que les précédents culturaux, le volume de résidus, mais aussi le type de semoir sont des facteurs importants à prendre en compte dans vos choix.

Appliquer des biostimulants pour favoriser vos cultures de céréales

Appliquer une fertilisation minérale localisée sur des blés assolés présente peu d’intérêt. Elle peut cependant être utilisée à certaines occasions :

  • En cas de carences avérées (notamment en phosphore) ou de risque de blocage.
  • Lors d’implantations de pailles sur pailles en semis direct.
  • Sur les semis tardifs (à partir de novembre) afin de compenser le manque de minéralisation.

Le statut acido-basique de vos sols est à surveiller pour anticiper les risques de blocage. Au-delà du pH, il est également important de regarder le taux de calcaire total (CaCO3) sur les horizons superficiels en semis direct. Des acidifications de surface peuvent en effet apparaître par décalcification de l’horizon superficiel. Ces conditions seraient alors propices au développement de certaines graminées (notamment de vulpin).

Si la fertilisation minérale n’est pas toujours nécessaire, l’utilisation de biostimulants apporte des résultats extrêmement intéressants, notamment en phase de transition au semis direct. L’apport de micro-organismes (extraits de compost, rhizobactéries PGPR, champignons…) ou de stimulateurs (macérations, acides humiques…) favorise l’activité biologique du sol, et participe à la bonne implantation des céréales d’automne. De larges gammes de produits existent aujourd’hui, à appliquer en plein, en localisé ou en traitement de semence ; n’hésitez pas à me contacter pour vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre système.

Des solutions de biocontrôle pour limiter les dégâts causés par les ravageurs

Semer dans un couvert vivant vous permettra de limiter considérablement les risques de dégâts de limaces ou de viroses (liés aux pucerons et cicadelles). Attention, la présence de graminées vectrices de virose – tel que l’avoine – dans un couvert avant céréales est à proscrire. Les mélanges variétaux constituent également un outil extrêmement intéressant dans la gestion du risque de maladies.

Cependant, le non-travail du sol peut favoriser le développement de certains ravageurs, tels que les campagnols. Bien que leur contrôle reste impératif à l’automne, plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place pour limiter le développement de leurs populations. Ainsi, le fauchage ou le broyage des étoles de pailles permettra par exemple à des prédateurs d’intervenir sur le contrôle de ces populations.

D’autres pratiques de biocontrôle donnent également des résultats très intéressants sur la gestion des ravageurs, telle que l’utilisation d’huiles essentielles ou de macérations pour lutter contre les pucerons à l’automne.

Une couverture vivante pour limiter le risque d’adventices

Comme je vous l’indiquais, semer dans des couverts vivants limitera non seulement les risques de ravageurs, mais sécurisera également l’installation de la culture et améliorera la gestion du désherbage.

Veillez tout d’abord à garder le plus longtemps possible une couverture vivante lors de votre désherbage. La destruction du couvert permettra ainsi de gérer les graminées, tout en laissant le couvert se dégrader le plus lentement possible.

À la différence des itinéraires conventionnels (TCS, labour) où le travail de sol favorise la germination des adventices, la levée de dormance des mauvaises herbes en ACS sera principalement favorisée par la lumière et les précipitations. D’où l’importance de garder une couverture le plus longtemps possible. En présence de couvert et de résidus de cultures, il est indispensable de positionner le désherbage des céréales sous ou devant une pluie, lorsque le couvert commence à se dégrader.

Par ailleurs, il est impératif de perturber le moins possible vos sols pour limiter les levées d’adventices. Cela implique des semis à vitesse lente, avec des semoirs perturbant très peu les sols. Je vous recommande d’utiliser un semoir à disque pour semer dans ce couvert vivant – l’utilisation d’un semoir à dents nécessitant généralement de broyer le couvert avant le semis.

Le semis direct sous couvert entraine une dynamique de minéralisation et de levée des adventices particulière. La gestion de la fertilisation et du désherbage sont des aspects extrêmement importants en Agriculture de Conservation des Sols. Il devient alors impératif d’adapter vos plans d’interventions par rapport aux techniques conventionnelles.

Pour être accompagné sur les techniques de désherbages et de fertilisation en semis direct, n’hésitez pas à me contacter ici ou directement sur mon profil Twitter @PaulRobertAgo

Revue de presse Novalis Terra : les plus belles retombées

Revue de presse Novalis Terra : les plus belles retombées

Interventions dans la presse et témoignages à la radio : retrouvez ici les plus belles retombées médiatiques de Novalis Terra.

Presse écrite
La France Agricole – 07 juin 2019
« Trois blés de suite sous couvert de luzerne »

Nicolas Petit implante depuis quelques années ses blés dans de la luzerne qu’il garde vivante pendant plus de trois ans, tout en la contrôlant avec de l’Allié.

EXPERT « La luzerne est la légumineuse la plus adaptée »

« La luzerne est la meilleure légumineuse pour accompagner le blé car elle n’explore par les mêmes zones dans le sol. Elle descend plus profondément et ne le concurrence pas dans son alimentation hydrique. Elle est dormante l’hiver, donc ne gêne pas le blé dans son tallage. Par contre, elle ne supporte pas les sols acides, hydromorphes ou drainés. Si tel était le cas, il faudrait lui préférer un lotier ou un trèfle. Mais l’enracinement moins profond de ces plantes pourra entraîner une concurrence sur la réserve en eau. » Paul ROBERT, dirigeant de Novalis Terra, conseil en nouvelles pratiques agronomiques.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

La France Agricole : Trois blés de suite sous couvert de luzerne

L’Echo Républicain – 20 juin 2019
« Il faut ramener de la biodiversité avec des sols aérés »

INNOVATION. Fondateur de Novalis Terra, Paul Robert porte un regard novateur sur les pratiques culturales.

Paul Robert prône une agriculture basée sur la performance du vivant et la fertilité biologique des sols. Il a expliqué pourquoi lors de la troisième réunion de fin de campagne du site Comparateuragricole.com, organisée aux Champs du possible, à Châteaudun, vendredi.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

L’Echo Républicain : Il faut ramener de la biodiversité avec des sols aérés

Agrodistribution – 12 juillet 2019
« Un vrai potentiel de démarcation »

Paul Robert a créé la société de conseil agronomique Novalis Terra. Fort de son expérience dans la négoce, il propose des formations aux distributeurs désireux de se tourner vers l’agriculture de conservation.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Agrodistribution : Un vrai potentiel de démarcation

Entraid’, supplément Innovagri – août 2019
« Le semis direct sans couverts ne marche pas »

Spécialiste de l’érosion des sols et directeur de la société Novalis Terra, Paul Robert a co-organisé le voyage d’étude au Canada sur le semis direct. Comment se lancer dans le semis direct ? Quelle est l’importance des couverts végétaux ? Entretien.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Entraid’ : Le semis direct sans couverts ne marche pas

Entraid’ – septembre 2019
« En immersion au Canada »

Du 18 au 27 juin, une dizaine d’agriculteurs français sont partis au Canada, pour un voyage d’étude sur le semis direct organisé par Agrilys voyages. La rédaction d’Entraid’ les a suivi dans leur découverte des agricultures des provinces du Québec et du Saskatchewan. Extraits de roadbook…

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Entraid’ : En immersion au Canada

Réussir Vigne – mars 2020
« La viticulture de conservation au service du sol »

Retrouver un fonctionnement optimal des sols et laisser faire le travail par les organismes vivants, tout en récoltant les bienfais économiques, agronomiques et environnementaux. Telle est la conception d’une agriculture de conservation.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Réussir Vigne : Aller vers un sol autofertile

Vidéo
La France Agricole, chaîne YouTube – juin 2019
« Je cultive trois blés de suite sous couvert de luzerne »

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« Blé sous couvert de luzerne : l’avis d’un expert »

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Entraid’, chaîne YouTube – décembre 2019
« Semis direct : comment se lancer ? »

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« Semis direct : attention à la chimie de vos sols ! »

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« Semis direct : par quelles cultures commencer ? »

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« Semis direct : comment bien choisir ses couverts ? »

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« Semis direct : pourquoi se lancer en groupe ? »

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Web
Entraid’ – 27 mars 2019
« Direction le pays du semis direct pour 10 jours de formation »

Novalis Terra et Agrilys organisent un voyage de formation au Canada sur la thématique du semis direct. Voici le programme et quelques informations.

Du 18 au 27 juin, Paul Robert, ingénieur agronome et gérant de Novalis Terra, accompagne un groupe d’agriculteurs pour un voyage de formation sur le semis direct au Canada, dans la province d’Ontario. Objectif : aller à la rencontre d’agriculteurs fonctionnant en semis direct pour découvrir leurs pratiques, leurs innovations et leur fonctionnement.

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Référence Appro, Mag en ligne – avril 2019
« Dossier Terrain : tester, trier, conseiller »

Des distributeurs ont pris le dossier biocontrôle à bras le corps pour tester ces solutions et former leurs équipes à leur utilisation. Chacun à son rythme. Une cadence dictée avant tout par la motivation des hommes en place mais encore freinée par le manque de connaissance, voire par une certaine appréhension des agriculteurs sur le sujet. Témoignages.

Paul Robert, dirigeant du cabinet de conseil Novalis Terra. « Le biocontrôle ? Un fort potentiel de différenciation pour les distributeurs« 

Comment réduire l’impact environnemental de ses pratiques tout en préservant le rendement de ses productions ? « C’est pour répondre à cette question que les agriculteurs se tournent vers moi, constate Paul Robert. Cela passe par un accroissement de la fertilité biologique des sols, via l’implantation de couverts végétaux notamment, et par une réduction de la dépendance aux produits phytosanitaires. Les produits de biocontrôle permettent effectivement d’utiliser moins de spécialités de synthèse. Mais je constate qu’ils sont souvent mal utilisés et donc, peuvent décevoir leurs utilisateurs. Techniciens et agriculteurs manquent de conseils. Mes clients-distributeurs me demandent de former leurs hommes de terrain, un peu perdus devant la multiplicité de l’offre. Il est important que ces spécialités s’incluent dans une approche globale de conduite des cultures. Cette nouvelle offre est une opportunité pour les distributeurs de se différencier, de remettre l’agronomie au coeur des échanges avec les agriculteurs. »

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Référence Appro : Dossier Terrain : tester, trier, conseiller

La France Agricole – 04 juin 2019
« Blé sous couvert de luzerne, l’avis d’un expert »

Paul Robert, conseiller en nouvelles pratiques agronomiques, accompagne les polyculteurs dans l’agriculture de conservation. Il explique l’intérêt de cette association sur la structure des sols et le choix de l’espèce implantée.

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Horizons-journal.fr – 19 juin 2019
« Et de trois pour ComparateurAgricole.com »

Le négoce en ligne ComparateurAgricole.com a organisé, le 13 juin à Châteaudun, sa troisième réunion de fin de campagne. 

Puis, Paul Robert, fondateur de la société Novalis Terra a fait un exposé sur l’agriculture de conservation.

Selon lui, le monde agricole doit changer : « Même en gardant le système que l’on a, on voit la situation économique de nos exploitations se dégrader. Plus on travaille les sols, plus on crame de la matière organique, plus on crée d’érosion. Or, le semis direct sous couvert place le sol au cœur du système, augmente sa fertilité et diminue la dépendance aux intrants. » CQFD.

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Horizons-journal.fr : Et de trois pour ComparateurAgricole.com

AFP – août 2019
« Comment les sols et l’agriculture peuvent aider le climat »

Comment l’agriculture contribue à réchauffer le climat ? Une meilleure gestion des sols agricoles aiderait-elle à refroidir la planète ? A l’heure où le GIEC publie un rapport sur le sujet, seules des solutions complexes émergent, car la terre compte toujours plus de bouches à nourrir.

L’érosion des sols agricoles contribue-t-elle au réchauffement ?

Oui, et le réchauffement accélère l’érosion aussi : l’érosion des sols par le labour, utilisé depuis des millénaires pour oxygéner la terre, dépasse de 10 à 100 fois le taux de formation de nouveaux sols, selon les experts du GIEC. Mais le changement climatique lui-même « exacerbe la dégradation des terres notamment sur les côtes, dans les deltas, les zones sèches et dans le permafrost ».

« Dans les endroits trop travaillés, lorsqu’il n’y a plus de réserve de sol, et que la roche-mère apparaît après des centaines d’années de charrue, il y a moins de transpiration de l’eau, et moins d’eau libérée dans l’atmosphère », explique Paul Robert, ingénieur français qui a créé en 2018 la société Novalis Terra pour former agronomes et responsables de coopératives.

« Des régions australiennes qui étaient vertes il y a 200 ans sont aujourd’hui désertiques à cause de l’agriculture », selon lui. Au Sahara, le projet de reboisement de la « ceinture verte » sert à lutter contre l’avancée du désert en créant des micro-climats locaux pour essayer d’inverser la tendance.

Papier repris sur : 

RTL Info 

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Sciences et Avenir

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L’info durable

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Goodplanet Info

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Entraid’ – 8 août 2019
« Comment les sols et l’agriculture peuvent aider le climat »

Comment l’agriculture contribue à réchauffer le climat? Une meilleure gestion des sols agricoles aiderait-elle à refroidir la planète? Au moment où le GIEC planche sur le sujet, seules des solutions complexes émergent, car la terre compte toujours plus de bouches à nourrir.

« Dans les endroits trop travaillés, lorsqu’il n’y a plus de réserve de sol, et que la roche-mère apparaît après des centaines d’années de charrue, il y a moins de transpiration de l’eau, et moins d’eau libérée dans l’atmosphère », explique Paul Robert, ingénieur français qui a créé en 2018 la société Novalis Terra pour former agronomes et responsables de coopératives.

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Entraid’ – 5 décembre 2019
« Comment se lancer dans le semis direct ? »

Par où commencer? Avec quelles cultures? Comment choisir ses couverts? Eléments de réponse en 5 vidéos.

En juin dernier, Novalis Terra et Agrilys organisaient un voyage d’étude sur l’agriculture de conservation au Canada. L’objectif était de partir à la rencontre d’agriculteurs canadiens pratiquant le semis direct et le semis direct sous couvert. Il s’agissait de comprendre leurs façons de travailler et de réfléchir à ce qui peut être adapté en France. Alors, comment passer au semis direct ?

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La France Agricole – 27 décembre 2019
« Gardez les altises à l’œil sur vos colzas »

Pour déterminer la dose d’azote à apporter en sortie hiver au printemps, une pesée est nécessaire en entrée d’hiver. Mais c’est aussi l’occasion de constater les dégâts d’altises et de surveiller la présence de larves.

Cette année, même certains colzas semés en association ont pu subir des attaques importantes d’altises. Pour Paul Robert, dirigeant de Novalis Terra, société de conseil en nouvelles pratiques agronomiques, ce qui fait la différence c’est la date de semis du colza. « À partir du 1er août, il faut être prêt à semer du colza dès qu’il pleut », prévient-il.

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Radio
France Info – août 2019

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Retours de Canada : des (bio)fertilisants pour stimuler le démarrage de ses cultures

Retours de Canada : des (bio)fertilisants pour stimuler le démarrage de ses cultures

Dans un précédent article, je vous indiquais comment repenser vos pratiques agronomiques à l’échelle des rotations culturales. Le voyage d’étude au Canada a également été l’occasion de découvrir de nouvelles méthodes de fertilisation des sols, adaptées à des cultures en semis direct et déterminantes dans le bon développement des cultures et des couverts végétaux. L’impact positif de ces techniques innovantes sur les niveaux de rendement n’est plus à démontrer.

Diminuer de moitié ses apports en azote tout en répondant aux besoins des plantes

Notre voyage d’étude sur le territoire canadien a démontré l’importance d’une forte fertilité biologique des sols pour répondre aux besoins des cultures. En effet, la fertilisation permet non seulement de renforcer la couverture des cultures, mais également de répondre à tous les besoins des plantes dès leur démarrage.

Sur cette question, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Jocelyn Michon – pionnier du semis direct au Canada, et Odette Ménard – ingénieur experte en conservation des sols et de l’eau au Québec. Depuis plus de 20 ans, Jocelyn cultive 240 hectares de blé, soja, maïs, pois et haricots en semis direct. Grâce à la mise en place de couverts, au non-travail du sol et à une forte fertilité biologique, il arrive à diminuer de moitié ses apports d’azote par rapport aux systèmes conventionnels. Il parvient par exemple à produire 95 kg de maïs par kg d’azote apporté, alors que les agriculteurs de sa région produisent en moyenne 56 kg de maïs par kg d’azote…

Ainsi le semis-direct sous couverts peut apporter des résultats très convaincants. L’hétérogénéité des espèces présentes dans les couverts (légumineuses, polygonacées…) apporte une forte diversité biologique, qui permet le recyclage des éléments nutritifs répondant aux besoins des plantes. Ces éléments nutritifs n’étant pas toujours disponibles aux stades juvéniles des plantes, notamment dans des conditions froides, il est impératif d’appliquer une fertilisation en localisé pour stimuler le démarrage des cultures.

Choisir la fertilisation localisée pour mieux répondre aux besoins précoces des plantes

La fertilisation localisée peut être effectuée de plusieurs manières, dans la ligne de semis ou à proximité, en solide ou en liquide :

  • La fertilisation solide se fera généralement par un apport de 18-46 (DAP ou Sulfate de Magnésie). Certains engrais sont formulés avec des oligo-éléments ou des micro-organismes. Les possibilités d’adapter la composition par rapport aux besoins de la plante restent plus limitées que pour l’application liquide. De plus, les risques de brûlure des germes liés à la salinité des engrais sont généralement plus importants avec les fertilisants solides.
  • Les applications liquides (14-48 et sulfate de potasse) directement dans la ligne de semis permettent à la fois de jouer sur la vigueur des plantes au démarrage des cultures, mais également de couvrir une partie de leurs besoins. Ces modes d’application liquides permettent par ailleurs l’ajout d’oligo-éléments dans la ligne de semis, afin de répondre aux besoins plus spécifiques des cultures. Certains agriculteurs ajoutent par exemple du zinc dans le sillon des maïs, ou encore du cuivre sur les céréales. Les apports d’azote liquides se font quant à eux en décalé de la ligne (5 cm), lors du semis ou après la levée. Enfin l’application en liquide présente également l’avantage de pouvoir apporter facilement des produits de biocontrôle sur les cultures.
Accroître la diversité biologique de ses sols grâce aux biostimulants et au biocontrôle

Les nodosités se multiplient sur les légumineuses grâce aux mélanges de compost oxygénés.

Au cours de ce voyage, nous avons rencontré des agriculteurs qui ont fait le choix des biostimulants pour booster l’activité biologique de leurs plantes. C’est le cas de Derek et Tannis Axten, agriculteurs-agronomes en cultures associées, qui incorporent des extraits de compost oxygénés dans les lignes de semis. Tannis a suivi une formation en microbiologie auprès d’Elaine Ingham, qui lui permet désormais de sélectionner des composts de meilleure qualité, avec les propriétés microbiologiques les plus intéressantes. Des oligo-éléments, des acides aminés, de la mélasse et des inoculants sont également ajoutés à ces extraits de compost sélectionnés, avant d’être enfouis dans la ligne de semis. Ce mélange permet par exemple de multiplier considérablement le nombre de nodosités présentes sur les légumineuses. En seulement 4 ans, cette technique, couplée au semis direct sous couvert végétal, a permis de développer considérablement l’activité microbienne de leurs sols. La vigueur et la santé des plantes de Derek et Tannis sont telles qu’ils n’utilisent plus aucun insecticide ni aucun fongicide – à noter cependant que les pressions parasitaires sont faibles au Canada.

D’autres agriculteurs obtiennent également des résultats tout aussi intéressants grâce à l’utilisation de bactéries promotrices de croissance racinaires (PGPR) et de champignons filamenteux, appliqués en enrobage de semence ou directement dans la ligne de semis.

Qu’il s’agisse de promouvoir la diversité biologique des sols ou de de booster le démarrage des cultures, la fertilisation localisée offre des retours sur investissement extrêmement positifs, notamment dans des phases de transition au semis direct. De nombreux distributeurs proposent déjà ces différents types de fertilisants adaptés au semis direct en France : il serait alors intéressant d’aller tester ces dispositifs dans nos environnements.

Pour vous faire accompagner dans le passage de vos cultures au semis direct, contactez-moi ici ou directement sur mon profil Twitter @PaulRobertAgo.

Retours de Canada : repenser ses pratiques agronomiques à l’échelle des rotations culturales

Retours de Canada : repenser ses pratiques agronomiques à l’échelle des rotations culturales

Les voyages d’études permettent de croiser les regards afin d’en tirer de nouveaux apprentissages. Ce fut tout l’intérêt du voyage au Canada organisé par Agrilys et l’APAD du 18 au 27 juin 2019, autour du semis direct et de la gestion des sols. Immergés dans un environnement aux conditions pédoclimatiques bien spécifiques, l’enjeu était double : découvrir la manière dont les différentes techniques d’agriculture de conservation sont adaptées à ce milieu et mener une réflexion plus globale sur ces nouvelles pratiques agronomiques.

Les visites d’exploitations de soja et de maïs – les deux principales cultures du pays, de blé d’hiver et de printemps, de seigle, de canola ainsi que de haricots et de pois, ont permis de mieux appréhender les différentes techniques agronomiques mises en place dans cet environnement bien différent du nôtre.

En effet, le Canada est un pays qui se situe sur la même latitude qu’Angers… avec des hivers beaucoup plus rigoureux, qui s’étendent de mi-novembre à mi-avril, de la neige et des températures pouvant atteindre les -40°C. Outre des périodes culturales assez courtes (de mai à octobre), ce climat rend également les cultures d’hiver difficiles à positionner : la survie des cultures face au gel dépend de la quantité de neige tombée, qui servira alors d’isolant. 

Des couverts végétaux nécessaires à la fertilisation des sols en semis direct

Le semis direct est une technique très répandue au Canada : il représente 40% des terres cultivées contre 4% en France. Les personnes rencontrées ont une pratique très avancée du semis direct et des cultures associées.

Avec les cultures associées, l’idée est de chercher à générer des interactions entre chaque plante, de créer une complémentarité entre leurs apports et leurs besoins, afin d’en tirer mutuellement des bénéfices. Cette technique permet d’augmenter la photosynthèse produite, et donc le rendement par hectare.

L’un des premiers enseignements forts tiré de ce voyage d’étude : s’assurer de la bonne structure de son sol avant de passer au semis direct sous couverts. Selon les besoins de la parcelle, les Canadiens n’hésitent pas à sacrifier une année complète de culture pour sous-soler, drainer puis niveler la parcelle avant de positionner un couvert végétal pour le reste de la saison. Cela permettra à l’eau d’être évacuée plus rapidement et d’ainsi assurer une bonne oxygénation du profil. Bien structurer son sol c’est s’assurer d’un bon drainage.

Deuxième enseignement : assurer un démarrage rapide des cultures de printemps par une fertilisation localisée. Les fenêtres de semis sont courtes et ne laissent aucune place à l’improvisation. Une bonne qualité de semis couplée à une fertilisation localisée sont indispensables. Tous les agriculteurs rencontrés fertilisent en liquide directement sur la ligne de semis et complètent leurs apports d’azote dans l’inter-rang.

Généralement, le semis direct va reposer sur une rotation maïs, soja, céréale. Cette rotation permet d’assurer un bon développement des céréales d’automne. Bien souvent, le blé ou le seigle d’automne vont être semés à la volée, avant la récolte du soja. Le seigle d’automne est d’ailleurs privilégié par les agriculteurs canadiens pour sa meilleure résistance au froid, pour le pouvoir de structuration de son système racinaire et sa capacité à produire de la biomasse et du carbone.

Les Canadiens ont cette particularité de toujours évaluer en amont la pertinence de leurs choix agroéconomiques. Pendant 1 à 2 ans, ils testent donc différentes modalités sur des parcelles expérimentales, des « Parcelles cuisines », afin de les valider économiquement et agronomiquement avant de les déployer à plus large échelle sur leurs exploitations. C’est le cas de Colin Rosengren et Derek Axten qui mènent de nombreux essais sur leur exploitation dans le Saskatchewan. Plusieurs associations de cultures ont ainsi découlé de cette démarche. Parmi elles :

  • Un mélange canola (colza de printemps) et lentilles/pois, dans lequel les légumineuses vont fertiliser le canola en azote, ce qui va permettre de baisser de 80 unités la fertilisation du canola. De son côté, le canola va avoir un rôle de tuteur pour les pois et les lentilles, ce qui va assurer moins de pertes lors du battage
  • Un mélange maïs / soja, semés en même temps sur la même ligne de semis
  • Un mélange maïs et lin oléagineux, semé à la volée quand le maïs commence à pousser
  • Un mélange lin oléagineux / pois chiche

En matière de désherbage, les Canadiens peuvent utiliser des semences OGM Roundup Ready ce qui facilite l’intervention sur ces cultures associées. Pour autant, plusieurs de ces expériences sont adaptables au sol français, sous condition de pouvoir maîtriser ce désherbage.

Les cultures intercalaires : raisonner sa rentabilité à l’échelle d’une rotation

Les cultures intercalaires sont également très répandues au Canada. Il s’agit avec cette technique de semer des couverts dans des cultures déjà en place, afin de fertiliser les sols de manière biologique. Nous avons suivi différents itinéraires en cours de développement, notamment sur du maïs : celui-ci est semé à 150 cm, à une densité proche du conventionnel (80%). On va venir y implanter en inter-rang différents couverts : haricots noirs, pois fourragers, féverole…. Ces couverts végétaux vont baisser les besoins en fertilisation azotée du maïs, qui vont alors être laissés au sol et l’enrichir en matière organique. La rentabilité de cette technique peut alors surprendre. Cette pratique provoque en effet des pertes de rendement d’environ 20%, mais elle permet cependant d’obtenir des gains de rendements de l’ordre de 30 % sur la culture suivante, notamment sur du soja. L’intérêt ici est alors de raisonner la rentabilité de son exploitation non pas sur chaque culture, mais de raisonner sur une rotation.

Le choix du semis sous couvert permanent suppose une bonne gestion de la concurrence

À contrario, les couverts sont assez peu déployés dans les cultures canadiennes. L’hiver étant rude et long, le temps de pousse de ce couvert est court et reste inhospitalier. Quelques agriculteurs développent alors du semis sous couvert permanent avec différents mélanges de luzerne, mélilot, lotier, trèfle blanc, implantés dans leurs céréales de printemps. Ces couverts permanents explosent après la moisson, amendent le sol, préservent la structure l’hiver, favorisent le drainage au printemps et facilitent l’implantation de la culture suivante.

Nous avons d’ailleurs pu rencontrer des agriculteurs passionnants comme Sébastien Angers, un agronome qui s’essaie au semis direct sous couvert en agriculture biologique. Cette pratique, encore à l’étude, va regrouper l’ensemble de ces techniques de couverts permanents, cultures associées, cultures intercalaires, avec malgré tout un travail du sol sur la ligne de semis (scalpage et binage) afin de dégager la ligne, tout en conservant une couverture de l’inter-rang.

Toute la difficulté repose sur la gestion de la concurrence entre ce couvert et la culture en place, avec des périodes de développement différentes. Il s’agit alors de pouvoir raisonner sa rotation selon les propriétés de chaque plante et leurs influences sur le sol.

Les Canadiens ont développé des itinéraires techniques innovants (cultures associées, couverts permanant, cultures intercalaires…). Malgré un environnement pédoclimatique bien différent de celui que nous connaissons, nous pouvons très largement nous inspirer de ces pratiques en les adaptant à nos environnements.

Il ne s’agit plus d’avoir une vision réduite à l’échelle de cultures, mais de raisonner de manière plus globale sur l’ensemble d’un système de rotations.

Nous l’avons vu, la première étape d’un bon passage en semis direct est de s’assurer de la bonne structuration de son sol : retrouvez ici mes conseils pour structurer votre sol dans une culture de lin fibre en semis direct. Et pour toute question ou réaction contactez-moi ici ou directement sur mon profil Twitter @PaulRobertAgo

Lin fibre en semis direct : structurer son sol pour s’assurer d’une croissance régulière et riche en fibres

Lin fibre en semis direct : structurer son sol pour s’assurer d’une croissance régulière et riche en fibres

Les premières floraisons de lin font leur apparition dans les champs. Une culture qui trouve de plus en plus sa place en Agriculture de Conservation des Sols, avec des agriculteurs faisant le choix de passer en semis direct. Quels sont les intérêts et les points de vigilance de ce type de culture ? Comment bien préparer son sol à la culture de lin fibre ? Peut-on limiter la pression de ravageurs ? Autant de questions rencontrées lors des formations Novalis Terra et sur lesquelles il est nécessaire d’être bien guidé.

Ajuster ses pratiques pour bénéficier au maximum des avantages du semis direct sur sa culture de lin fibre

Comme toute transition vers de nouveaux modèles culturaux, la culture de lin fibre en semis direct amène à revoir certaines de ses pratiques, permettant alors de bénéficier de nombreux avantages.

Pour que le lin soit riche en fibres, sa croissance doit être régulière. Or en semis direct la vitesse de pousse des plantes est plus lente et continue, la richesse en fibre du lin est donc meilleure.

Par ailleurs, le profil de terre n’étant pas travaillé, il y a peu de risque de créer un lissage du sol. La préservation des réserves hydriques permet de ne pas assécher le sol, ce qui assure non seulement une meilleure résistance des plantes à la sécheresse, mais également une croissance constante grâce à des conditions climatiques plus homogènes.

Avec une activité de micro-organismes présents dans le sol plus importante, le rouissage du lin sera plus rapide.

Enfin, bien que la gestion du désherbage puisse suivre des itinéraires classiques, les semis tardifs et le non-travail du sol limitent considérablement l’émergence d’adventices en semis direct. Dans des parcelles à faible pression, il n’est pas rare qu’un seul désherbage de rattrapage post-levée soit envisagé.

En contrepartie, certains points demanderont alors une vigilance plus particulière par rapport à des modèles de culture conventionnels.

Tout d’abord, la date du semis sera plus aléatoire. En effet, sans travail du sol le temps de ressuyage et le réchauffement du sol sont plus longs. Le semis ne pouvant se faire seulement lorsque ces conditions sont bien respectées, vous serez donc plus dépendant des aléas climatiques.

Il faut également bien avoir à l’esprit que le contact terre-graine n’est pas aussi optimum que lorsque l’on travaille le sol. Le taux de perte à la levée peut alors être un peu plus important. Pour compenser cette perte, la densité du semis devra donc être plus conséquente.

Ce type de culture demande par ailleurs d’avoir des terres bien nivelées, pour bénéficier de conditions d’arrachage optimales, avec une bonne structure de sol qui permettra une croissance racinaire régulière.

Enfin, il est important de veiller à soulever les nappes de lin plus régulièrement que sur des itinéraires conventionnels au moment du rouissage, afin d’éviter que les vers de terres – plus nombreux – ne tirent les fibres de lin dans le sol.

Structure de sol, taux de matière organique, couverts : les prérequis pour passer sa culture de lin en semis direct

Afin de dégager les meilleurs bénéfices dans votre culture de lin en semis direct, il est important de bien préparer la structure de votre sol, et ainsi construire des conditions de croissances optimum pour vos plantes.

Tout d’abord, si le nivellement de votre sol n’est pas suffisant il est important de le niveler superficiellement, après moisson et avant l’implantation du couvert. Par ailleurs, s’il présente des zones de compaction, un travail mécanique est indispensable l’été avant l’implantation des couverts. Le développement de l’interculture aidera à préserver et à améliorer la structure de votre sol. Pour le choix des couverts, deux possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez installer un couvert long dans lequel vous veillerez à avoir des espèces peu ligneuses afin d’éviter les problèmes de résidus au moment du semis de lin. Privilégiez dans ce cas des couverts avec des résidus sombres, des légumineuses et implantez des plantes crucifères, là encore afin de stabiliser la structure du sol. La destruction de ce couvert long pourra être effectuée pendant l’hiver, par roulage lors de gelées. L’autre solution est d’implanter un couvert court rapide, après la moisson, et d’ensuite venir semer un couvert-relais à la mi-octobre avec une base de graminées que l’on viendra détruire juste avant le semis de lin.

Assurez-vous d’un taux de matière organique suffisant. Ce paramètre reste particulièrement valable pour les terres limoneuses, dont les taux de matière organique sont assez faibles, et dont les structures sont donc plus susceptibles de se reprendre en masse face aux divers événements climatiques.

Afin de restructurer le sol, de bonnes rotations de cultures en amont du semis sont très importantes. Privilégiez par exemple une implantation de lin derrière un blé de colza.

Ne semez que lorsque vos terres sont suffisamment ressuyées et réchauffées (plus de 10°C à 2 cm), ce qui implique généralement des semis début avril.

Veillez à bien fermer les lignes de semis. Le roulage derrière le semis est en effet vivement conseillé : cela permet de bien fermer des sillons, d’améliorer le contact terre-graine, de rappuyer les éventuelles mottes de terres pour mieux gérer les ravageurs et d’accélérer la dégradation du couvert et des pailles antérieures.

Gérez la fertilisation de vos sols. En effet, l’implantation d’un couvert antérieur entraîne une plus grande consommation d’azote au printemps. Sans travail du sol, il n’y a pas de combustion de la matière organique, et le relargage est donc faible. Il est donc impératif d’augmenter les apports d’azote au moment du semis de lin. L’application de solutions azotées doit se faire bien en amont de la date de semis du lin. Enfin, une fertilisation localisée sera un apport indéniable pour compenser le manque de minéralisation lors des phases juvéniles du lin.

Favoriser une croissance rapide du lin pour lutter efficacement contre les ravageurs

Les altises constituent une problématique sur la culture du lin. En effet, la présence de débris en surface peut favoriser leur développement et représenter une menace à la levée. Pour limiter la pression de ravageurs comme les altises ou les tipules, il est donc là encore indispensable de semer votre lin sur des terres bien réchauffés. Le semis après un couvert relais dans un couvert vivant peut être une solution pour limiter ces ravageurs.

Par ailleurs, les limaces peuvent constituer elles-aussi une menace pour les germes de lin. Si celles-ci sont peu friandes du lin en phase de croissance active, à des stades juvéniles, elles peuvent entrainer des dégâts conséquents. La bonne fermeture des lignes de semis permettra de limiter ces impacts.

Dans une gestion en semis direct, le lin fibre sera ainsi semé un peu plus tardivement que sur des itinéraires conventionnels. Il bénéficiera alors de conditions plus favorables, dans un sol suffisamment préparé, structuré et réchauffé, riche en matière organique, avec un taux d’humidité préservé et des températures plus chaudes. Ces facteurs mieux maîtrisés permettront ainsi d’assurer un environnement de croissance constant pour le lin, et donc un meilleur développement de la plante sur les mois de mai et juin, assurant un rendement plus riche en fibres.

L’environnement est un facteur déterminant pour une bonne croissance des cultures. Néanmoins ses composantes restent aléatoires (climat, qualité et composition du sol…). Ces conseils restent généralistes et doivent être adaptés selon chaque exploitation. Pour vous garantir une transition en semis direct optimale, Novalis Terra vous accompagne dans votre projet, avec une formation personnalisée selon vos cultures et l’environnement dans lequel elles évoluent.

Vous souhaitez vous aussi passer vos cultures en semis direct ou tout simplement en savoir plus sur le lin fibre ? Contactez-moi ici ou directement sur mon profil Twitter @PaulRobertAgo

Retombée presse – Référence-Appro : Déploiement du biocontrôle

Retombée presse – Référence-Appro : Déploiement du biocontrôle

Retrouvez mon intervention au sujet du biocontrôle, parue dans Référence-Appro (avril 2019).

Tester, trier, conseiller

Des distributeurs ont pris le dossier biocontrôle à bras le corps pour tester ces solutions et former leurs équipes à leur utilisation. Chacun a son rythme. Une cadence dictée avant tout par la motivation des hommes en place mais encore freinée par le manque de connaissance, voire par une certaine appréhension des agriculteurs sur le sujet. témoignages.

Pour accélérer l’adoption du biocontrôle par les agriculteurs, des distributeurs n’hésitent pas à mutualiser leurs essais en s’alliant aux instituts techniques Arvalis et Terres Inovia. C’est le cas d’Agrial, Axéréal, Dijon Céréales, Lorca, Noriap, Sévépi, Terre Atlantique, Terrena, Vivescia et Nord Négoce, qui ont rejoint le réseau R2E (réseau d’expérimentation d’excellence). « Travailler ensemble permet de déployer et valider de nouvelles solutions en levant le maximum de freins dans des contextes pédoclimatiques différents », explique Caterine Deschamps, directrice agronomie et innovation chez Axéréal. La méconnaissance du sujet reste néanmoins l’un des principaux freins à ce déploiement.

François GIBON, directeur du NACA
« La forte demande de formation perturbée par le contexte incertain de la distribution »

« Avec le biocontrôle, tout se joue en préventif : la gestion du risque est différente, les conditions d’emploi également. Un changement d’habitude qui nécessite de former les équipes terrain sur l’aspect technique, pour comprendre comment fonctionne le produit, mais aussi sur l’aspect commercial car l’approche client s’avère primordiale. Si l’agriculteur recherche la simplicité par manque de temps, le biocontrôle n’est peut-être pas encore fait pour lui. Les négoces ont pris conscience de l’importance de former leurs équipes. Mais cette volonté forte d’avancer se télescope avec la réalité, encore floue, de l’actualité à venir pour la distribution agricole. Entre la séparation du conseil et de la vente des phytos, la suppression des 3R, les entreprises attendent la mise en place de nouvelles règles.»

Alain NICOLAS, technicien vigne au sein de Terre d’Alliances, filiale Ecovigne
« Le biocontrôle représente 50% de notre gamme fongicide vigne » 

« Depuis 10 ans, je propose des solutions de biocontrôle à nos adhérents. Aujourd’hui, elles représentent 50 % de notre gamme fongicides vigne. Mon objectif était de faire disparaître tous les produits avec des têtes de mort sur les bidons. Je me sentais responsable, et un peu coupable, d’en vendre. Le pari est réussi ! Être proactif nécessite une sacrée dose de conviction et de dépense d’énergie pour accompagner les agriculteurs et les aider à positionner au mieux les produits. Car la cadence des traitements est rapprochée – 7 à 8 jours au maximum en cas de fortes pluies, ce qui est souvent le cas dans la région -, ces produits sont plus techniques, plus compliqués à utiliser… Appliquer du biocontrôle, c’est miser uniquement sur du préventif. Cela fonctionne très bien à condition d’être prudent. À mon sens, nous n’en sommes qu’au balbutiement. Certains viticulteurs sont encore sceptiques quant à leur efficacité. Pour eux, le principal frein reste psychologique. Tous ne sont pas prêts au changement. Heureusement, certains ont accepté de tester ces produits, en même temps que nous. Nous nous sommes formés ensemble. »

Gaël RIVET, responsable de l’animation terrain et appro protection des cultures chez Terre Atlantique (17)
« Il faut parfois batailler pour positionner les solutions de biocontrôle chez nos adhérents » 

« Notre service technique est en veille permanente pour repérer et tester les nouvelles spécialités. Le biocontrôle en fait bien évidemment partie. Pour intégrer notre gamme, un produit doit faire ses preuves dans nos propres essais : être efficace et économiquement rentable. Sur blé, pour contrôler la septoriose, nous proposons par exemple le soufre. Mais il faut parfois batailler pour le positionner chez un adhérent. Les doses appliquées sont plus importantes, la mise en suspension du soufre avant incorporation dans le pulvé est plus délicate, sans compter le nombre de bidons à manipuler et à rincer. Beaucoup d’agriculteurs privilégient encore la facilité de mise en oeuvre. Ce changement de pratiques nécessite un accompagnement soutenu de la part de l’équipe terrain. Les enjeux sont importants : disparition de molécules de synthèse, contraintes environnementales, attentes sociétales… Mais pas question d’opposer conventionnel et biocontrôle qui restent complémentaires. »

Paul ROBERT, dirigeant du cabinet de conseil Novalis Terra
« Le biocontrôle ? Un fort potentiel de différenciation pour les distributeurs »

Comment réduire l’impact environnemental de ses pratiques tout en préservant le rendement de ses productions ? « C’est pour répondre à cette question que les agriculteurs se tournent vers moi, constate Paul Robert. Cela passe par un accroissement de la fertilité biologique des sols, via l’implantation de couverts végétaux notamment, et par une réduction de la dépendance aux produits phytosanitaires. Les produits de biocontrôle permettent effectivement d’utiliser moins de spécialités de synthèse. Mais je constate qu’ils sont souvent mal utilisés et donc, peuvent décevoir leurs utilisateurs. Techniciens et agriculteurs manquent de conseils. Mes clients-distributeurs me demandent de former leurs hommes de terrain, un peu perdus devant la multiplicité de l’offre. Il est important que ces spécialités s’incluent dans une approche globale de la conduite des cultures. Cette nouvelle offre est une opportunité pour les distributeurs de se différencier, de remettre l’agronomie au coeur des échanges avec les agriculteurs. »

Philippe PLUQUET, responsable technique productions végétales chez NORIAP
« Efficacité, rentabilité, environnement… trouver le bon équilibre » 

« Chez Noriap, nous nous intéressons réellement au biocontrôle depuis 2011 et de manière beaucoup plus intense depuis 2014. Nous avons par exemple, en 2015, redécouvert les atouts du soufre. Sur blé, en T1, associé à une demi-dose de fongicide classique, le soufre fonctionne très bien, voire mieux qu’une pleine dose de fongicide. Dans notre zone, sur colza, plus de 40 % des ha sont couverts avec du biocontrôle. Sur blé, 20 % des premiers traitements fongicides utilisent au moins une solution de biocontrôle. L’engouement est croissant. Jusque-là, choisir un produit, c’était trouver l’équilibre entre efficacité et rentabilité. Avec le biocontrôle, l’aspect « environnement » entre en jeu. L’agriculteur doit y trouver son compte. Sur rouille par exemple, il n’y a pas de solution efficace. Face à la virulence des attaques, conserver une solution chimique est important. L’avenir passe par la complémentarité du biocontrôle avec la tolérance des variétés aux maladies. Le levier génétique est certainement celui qui s’annonce comme le plus puissant. »

Catherine DESCHAMPS, directrice agronomie et innovation chez AXÉRÉAL
« Les grandes cultures restent le parent pauvre du biocontrôle » 

« Sur grandes cultures, le nombre de spécialités de biocontrôle est pour le moment très limité, contrairement à la vigne, l’arbo ou le maraîchage. D’autres freins expliquent à mon sens le manque de déploiement de ces produits chez les agriculteurs : une efficacité plus aléatoire ou limitée, des conditions d’application plus complexes, souvent un coût plus important… Malgré tout, chez Axéréal, nous soutenons ces produits, encore mal connus. Les agriculteurs confondent biocontrôle, biostimulants, bio tout court… Nous nous devons d’expliquer, de clarifier. Dans les mois à venir, nous allons renforcer notre communication pour mieux faire connaître ces spécialités et contre-carrer certaines idées reçues. Plusieurs produits ont été recalés par manque d’intérêt mais ceux que nous proposons sont validés par nos équipes techniques. »

Alors certains distributeurs, à l’image de la CAMN, ont, depuis quelques années déjà, opté pour la pédagogie. Une deuxième réunion d’échanges a eu lieu le 28 février, près de Nantes, entre agriculteurs, prescripteurs, fournisseurs et techniciens. « Ces échanges entre tous les acteurs du marché permettent de « défricher », d’avancer ensemble, de communiquer auprès de nos adhérents. Et pour les firmes, c’est aussi l’occasion de repérer des complémentarités entre leurs gammes », précise Claude Bizieux, le responsable appro de la coopérative et organisateur de cette journée.

Changer les habitudes et se démarquer

La formation des équipes terrain est indispensable pour affiner le mode d’emploi dans une situation donnée. Car utiliser un produit de biocontrôle s’avère en général plus complexe qu’un produit phyto classique. Une opportunité pour la distribution de se démarquer de la concurrence, en se recentrant sur un échange purement technique avec les agriculteurs. Pour les acteurs de ce marché, pas question d’opposer produits phytosanitaires de synthèse et solutions de biocontrôle. Ces deux approches restent souvent complémentaires, et efficaces ensemble. Plus que jamais, le raisonnement au cas par cas prévaut, avant tout fondé sur une approche préventive : l’utilisation d’OAD devrait y aider. Si, lors de notre enquête, le coût ne semble au final pas être un frein au déploiement de ces solutions, la peur du changement est, elle, bien réelle. Pour pallier cette crainte, les équipes techniques ne lésinent pas sur la dépense d’énergie pour convaincre, faire la chasse aux idées reçues, assurer la promotion de ces produits qui, à leurs yeux c’est évident, font partie des solutions pour répondre aux attentes sociétales. Communiquer, jouer la carte de la transparence et surtout, ne pas faire de fausses promesses.

La formation des équipes terrain est indispensable pour affiner le mode d’emploi des spécialités, dans une situation données

Article d’Anne Gilet

Pour retrouver l’intégralité du dossier (PDF téléchargeable) :

Référence-Appro, Les Indispensables – Avril 2019 : Déploiement du biocontrôle

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